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En traversant les âges
17 septembre 2008

Chapitre I

C'était un jour de juin, le Soleil tapait haut dans le ciel, les cloches venaient à peine de sonner midi. Charles était sur le port et contemplait l'horizon de ses yeux ambrés, quelques peu aveuglés par la lumière. Il avait prit place sur un banc et tenait dans l'une de ses main sa canne épée, tandis que sur son avant bras était posé un gilet de couleur noir, qu'il avait retiré à cause de la chaleur. D'ailleurs, il avait tellement du mal à la supporter qu'il avait retiré l'un des bouton de la chemise blanche qu'il portait. Patiemment, il attendait qu'on vienne le trouver pour l'amener sur le bateau dans lequel il ferait sa traversée de l'Atlantique. Quelques minutes s'écoulèrent, lentement, dans le brouhaha du port du Havre. Il y avait une effervescence commune à tous port, mais en voyant tous ces hommes trimer, l'aristocrate ressentit son coeur se serrer un peu. Non pas qu'il éprouvait quelque peine de voir des hommes travailler d'arrache pied, mais il était en train de se dire que c'était la dernière fois qu'il était sur des terres Françaises. Nostalgique, il repensait à sa vie ici, qu'il allait bientôt quitter et sentit en lui monter une sorte de peur de l'inconnu de ce qu'il pourrait trouver en arrivant au port de la Nouvelle-Orléans. Il soupira.

Derrière lui, quelqu'un parla. Il se retourna à demi.

- Etes vous Monsieur Mornel?

Avant de répondre par l'affirmative, ledit Monsieur se leva et examina celui qui se trouvait devant lui. C'était un jeune homme, plutôt frêle mais de taille respectable, presque aussi grand que Charles lui-même, habillé de manière élégante bien que se soit avec des tissus de basse qualité. Il affichait un sourire enjôleur, la main tendue vers l'aristocrate par dessus le banc, apparemment indifférent face au rapport de classes qui les séparaient. Le noble décida de lui rendre sa poignée de main, mais il resta froid et distant, fidèle à ses vieilles habitudes. L'homme entreprit alors de se présenter.

- Enchanté, je me nomme Seldar Fabrice, vous avez mandé une personne pour vous accompagner, alors me voici! Dit-il en se désignant de ses pouces.

Charles acquiesça d'un signe de tête, puis tourna son regard vers la mer. L'autre tiqua et continua de parler, seul. Il avait l'air de ne pas prendre mal le mutisme du noble. C'était pour lui une chose habituelle que de faire ce métier, même si son employeur n'était pas fort loquace, Fabrice était certain qu'il serait payé de façon juste pour son travail. Ainsi, il était de bonne humeur. En même temps qu'il comblait les blanc avec des explications sur l'architecture du port, il mena Charles jusqu'au bateau.

L'aristocrate se laissait conduire, confiant. Il était intéressé par les dires du jeune homme, même s'il n'en laissait rien paraître. Une fois arrivé à la passerelle, il montra le billet qu'il avait précédemment acheté. Celui qui s'occupait de l'entrée du bateau le laissa passer sans difficulté, apparemment le petit Seldar avait une certaine renommée dans les environs car on lui parlait amicalement. De plus, il pouvait entrer sur un bateau de luxe sans se faire rabrouer, preuve qu'il était quelqu'un de fiable. Le guide mena le lycanthrope jusque dans ses appartements. Ceux-ci étaient spacieux. Charles avait fait en sorte que sa traversée se passe le mieux possible, alors il avait déboursé une somme rondelette pour que l'on veille à son confort. Par chance, il avait déjà effectué des voyages en mer et savait qu'il n'était pas prit de haut-les-coeurs quand les vagues se déchaînaient. Dans son salon, il trouva ses nombreuses valises qui étaient empilées les unes sur les autre autres centre de la pièce. Alors qu'il était toujours à la porte, il se retourna vers son accompagnateur et le regarda de toute sa hauteur. D'un geste il décrocha de sa ceinture une bourse, qu'il mit entre les mains du guide, contenant quelques pièces d'or. Celui-ci lui fit un sourire plutôt reconnaissant en maginant la belle somme que venait de lui céder son employeur. Il remercia chaudement l'aristocrate, lui souhaita tout ce que l'on pouvait espérer dans la vie et s'en alla, le coeur léger. Alors qu'il mettait pied à terre, il ouvrit la petite bourse que le noble lu avait confié, avec étonnement, il y trouva un mot écrit de manière élégante, mais sans fioriture.

Une fois seul, Charles entra dans la pièce principale et referma la porte derrière lui, content de trouver enfin un endroit au calme. Lentement, il marcha jusqu'à ses biens et tapota de ses doigts le couvercle d'une valise. Ensuite, il contempla la pièce dans laquelle il se trouvait. Conformément à ce qu'il avait demandé, il y avait une bibliothèque personnelle et quelques tableaux qui ornaient les murs. Malheureusement, dans cette pièce, il n'y avait d'une seule et unique fenêtre, ce qui serait aussi le cas dans sa chambre. Appart cela, la pièce était accueillant et possédait tout ce qu'il pouvait espérer. Pensif, Charles prit place sur un fauteuil et posa sur la table Lyse, sa canne épée. D'une main, il se palpa le menton, puis se laissa aller sontre le dossier du fauteuil, il s'installa plus confortablement et réfléchissait aux prochains jour qu'il allait passer sur ce navire, et aussi à la manière dont il allait organiser sa disparition. Bien sur, il aurait besoin d'un complice, c'était pour cela qu'il avait engagé ce Seldar. Il lui serait fortement utile pour se faire passer pour mort. Bien sur, l'homme n'était pas encore vraiment au courant du plan du Lycanthrope, mais cela n'allait pas durer longtemps. Charles comptait bien l'informer ce soir de ce qu'il avait l'intention de faire de lui. En effet, dans la bourse qu'il avait confié au guide, le noble y avait glissé un mot on ne peut plus explicite et non signé:

"Vous êtes invité à embarquer sur Le Ghoélan en ma compagnie, tout a déjà été payé, j'ai des projets pour vous. Une fois que vous aurez lu ce mot, veuillez le détruire par le feu. Pour ce qui est du prix de notre collaboration, nous allons voir cela ce soir et sachez que je suis généreux. Je compte sur vous."

En son fort intérieur, le noble espérait que l'homme accepterait sa proposition, il avait fait tout pour l'appâter. De toute manière, il avait réellement de quoi remplir les poches de son employé et il avait bien vu que l'appât du gain intéressait particulièrement le jeune homme. De toute manière, si celui-ci refusait, il avait un autre plan à sortir de son chapeau. Bien qu'il préférait avoir l'aide de ce Seldar. Avant de l'engager, il s'était un peu renseigné sur son compte, il n'était aucune attache au Havre, ni famille, ni femme qui pourrait éventuellement le retenir. C'était en partie pour ça que Charles l'avait choisit, espérant que le fait de quitter les terres seraient plus faciles pour lui. Ensuite, il était au courant du passé un peu houleux du matelot. En effet, le jeune homme avait plusieurs fois été mêlé à des affaires louches, mais il s'en était à chaque fois sortit de justesse, sans une égratinure. L'aristocrate misait sur ce goût de l'aventure pour que l'homme accepte sa proposition. Maintenant, il n'avait plus qu'à attendre la suite des évènements, ce soir, il serait fixé. Le départ du bateau était prévu le lendemain à l'aube, ce qui lui laissait tout le temps de ranger quelques unes de ses affaires avant l'arrivée de son complice.

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