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En traversant les âges
17 septembre 2008

Chapitre II

Vers trois heures de l'après-midi, Charles sentit la faim lui tirailler le ventre, il abandonna donc sa tâche de rangement et se rendit dans le grand Salon du navire. En ce lieu, il devait être le plus riche des occupants, ainsi, il avait la meilleure table et le meilleur couchage aussi. Il commanda de quoi se restaurer et s'installa confortablement sur une chaise en attendant qu'on vienne le servir. Une fois son repas engloutit, il retourna immédiatement dans sa chambre et continua ce qu'il faisait avant de partir se restaurer.

Il faisait chaud, le temps était même lourd, comme si un orage se préparait, pourtant le ciel était d'un bleu uniforme, se reflétant dans la mer scintillante. Charles contemplai le paysage de sa fenêtre, il n'avait pas vraiment l'habitude d'être ainsi confiné. D'une certaine manière c'était lui qui s'imposait une telle retraite, car il n'était pas encore l'heure de partir, de plus il y avait aussi le pont pour se dégourdir les jambes et prendre l'air. Mais non, il avait décidé qu'il resterait dans ses appartements tant qu'ils ne seraient pas partis, il préférait ne pas rater Seldar. Alors, il prenait son mal en patience, après tout il n'y avait pas de mal à laisser le temps s'écouler sans rien faire.

Les heures s'écoulèrent donc, quand Charles entendit quelques coups donnés à sa porte. Sans le vouloir, un sourire s'étira sur ses lèvres, rapidement il le cachât, mais le geste avait été là. Il était impatient et le fait qu'on vienne à sa rencontre lui laissait espérer que le jeune homme avait accepté sa requête. Sans pour autant se presser, il alla jusqu'à la porte, la main sur la clenche, il hésita. Et si ce n'était pas le guide? Il n'était plus temps de reculer, ce n'était pas grave après tout. La porte s'ouvrit et laissa place au vide. Charles fronça les sourcils, puis Seldar apparut. En fait en attendant que l'aristocrate se décide à ouvrir la porte, il s'était adossé au mur, immobile et invisible de la porte qui s'était à peine entrouverte.

Une fois que Charles l'eût vu, il laissa de la place pour que le jeune homme puisse s'introduire dans son salon. Celui-ci ne se fit pas prier, une lueur de curiosité brillant dans ses prunelles, il entra et croisa les bras, regardant avec insistance son employeur. L'aristocrate ferma la porte et se tourna vers le brun, puis il ce décida enfin à parler, ce qu'il n'avait pas fait de la journée. Sa voix grave et profonde s'éleva dans la pièce pour enfin mettre à nu ses intentions.

- Etes vous prêt à faire cette traversée en ma compagnie?

L'homme le regarda en plissant un peu les yeux, il ne savait pas trop quoi lui répondre, avant de d'accepter il devait avoir quelques certitudes. Mais comment demander sans froisser ce noble qui se portait apparemment en haute estime propre à sa classe. Hautain et froid. Cela exaspérait un peu Fabrice, mais il avait apprit à faire avec, car s'était la seule manière d'avoir de bons revenus sans faire un dur labeur pour autant. Il serra les dents, puis se décida, de toute manière, il n'avait rien à perdre, étant donné qu'il n'avait encore rien gagné.

- Avant de vous faire entendre ma réponse, j'aimerais quand même savoir ce que je suis censé faire ne votre compagnie et quelques autres modalités du métier, comme le prix que vous allez me donner...

Charles s'y était attendu, alors il fut loin d'être déstabilisé, il hocha la tête et montra de sa main l'un des fauteuil, alors que lui même prenait place sur celui d'en face. Patiemment, il attendit que Seldar prenne place, puis il commença à expliquer ce qu'il voulait, d'une voix sans timbre, comme s'il se moquait réellement de ce qu'il allait dire.

- Tout d'abord, vous serez grassement payé, ne vous faites aucun souci la dessus. Ensuite, vous n'aurez qu'à rester sur ce bateau pendant toute la traversée, quand j'aurais besoin de vous, je vous le ferait savoir.

Il était consciemment resté dans le vague, espérant que son interlocuteur ne cherche pas plus loin. Cependant, le jeune homme semblait contrarié de na pas être plus mit dans la confidence. Celui-ci soupira et s'enfonça un peu dans son siège, bien décidé à en savoir plus. Charles regarda avec insistance Seldar, puis il reprit la parole.

- Bien, acceptez et vous en saurez plus, si c'est bien ce genre d'informations que vous attendez.

C'était un dill risqué, mais si le jeune homme s'en allait, il devrait dire adieu à son plan. Il fallait tenter, après, il verrait bien ce qu'il lui avourait. Pas tout bien sur, mais bien assez, en faisant aussi jouer du chantage, car il connaissait son passé houleux et même s'il n'était pas ce genre d'homme à appliquer des manières aussi extrêmes, il pouvait menacer de le faire.

Fabrice se demandait s'il avait bien fait d'approcher un homme tel que Mornel. Il avait beau avoir de quoi le payer, en le connaissant un peu plus, il se rendait compte qu'il était plus louche qu'il parraissait aux premiers abords. Peut-être devrait-il s'abstenir de chercer plus loin, mais quelque chose en lui le poussait à savoir ce que ce noble désirait de lui. Après tout, s'il pouvait en tirer profit sans dommage, il n'en serait que plus heureux. D'une autre manière, son instinc lui avait toujours dicté comment agir et malgré les manières étranges de cet homme roux, Fabrice ressentait l'envie d'en faire son associé, comme s'il pouvait apprendre quelque chose de fort interessant à ses côtés. Ne sachant quoi répondre, le guide planta son regard droit dans celui de l'aristocrate, ce qu'il n'avait jamais osé faire jusque là. Pendant un instant, il perdit pied, comme si les yeux de Charles en avaient dit long sur sa personnalité et qu'il l'avait oublié instantanément. Cependant, il n'en était pas plus avancé, il ne savait pas quoi faire, prit dans une impace, il se lança.

- Qui me dit que je peux vraiment avoir confiance en votre bonne foi?

- Ce qui veux dire que ma proposition vous interesse, dit Charles avec un léger sourire.

C'était une simple constatation, mais cela fit tirer une grimace à Seldar. Oui, il était interessé. En fait ce qui venait de le troubler, c'était ce sourire innocent que venait d'esquiscer le noble. Comme s'il s'était douté que sa combine marcherait. A moins que Fabrice ne fasse fasse route et qu'il ait interprété un peu trop vite une marque de soulagement. L'homme fit la moue, pendant que Charles reprenait son air distant.

- Je vous ai demandé si je pouvais avoir confiance en vous!? Dit Seldar, en haussant un peu le ton.

Il était de ses hommes qui ont le sang chaud, qui arrivant dans une taverne dégainent leur épée en disant haut et fort « pourvu que je n'ai pas à m'en servir » et que dès le second verre engloutit, il s'élançait dans une rixe sans fondement ni raison. Charles, en voyant son interlocutaeur agir ainsi, ne bougea pas d'un pouce et répondit d'un ton froid et plein d'assurance.

- Antant que je peux en avoir en vous.

Réponse à double tranchant. D'un coté, si ce Seldar était réglo, Mornel n'agirait pas contre lui, cependant s'il essayait de le duper, cela se retournerait contre lui. C'était bien cela que ça voulait dire, les mettant sur un même pied d'égalité. Restait à savoir si le guide l'entendrait de cette oreille. Les deux hommes se jaugèrent encore un moment, sans parler. La tension était palpable, Fabrice n'aimait qu'on se joue de lui ainsi, il voulait des réponses et non des énigmes, cette façon qu'avait l'aristocrate de se comporter l'exaspérait déjà.

- Je n'ai pas l'intension de charger tête baissée dans une affaire dont je ne sais même pas quel rôle je vais y jouer. Dites m'en plus et nous verrons si nous pouvons nous entendre.

Ce jeune ingrat cherchait quelques pistes, se dit Charles, allait-il flancher et lui en donner? De toute façon, l'homme avait déjà mordu à l'hameçon, il n'avait plus qu'à l'appater encore un peu plus. L'aristocarte ouvrit la bouche et inspira une bouffée d'air avant de ce lancer.

- Je vais vous confier ce que vous allez faire et maintenant il est trop tard pour reculer, une fois que vous aurez entendu ça, vous ne quitterez pas ce bateau avant d'avoir terminé votre mission. J'y veillerais. Ajouta Charles d'une voix dure. Vous n'aurez rien à faire, appart prendre du bon temps sur ce navire, bien sur, vous dormirez dans la chambre d'à coté et vous serez en quelque sorte celui qui me servira de major d'homme, bien que là ne résidera pas votre seule fonction. Je tiens à rester discret pendant tout le trajet, peu de personnes me verrons dans les derniers jours de la traversée et s'il y a une tempête là, je n'existerais plus.

Seldar ne comprenait pas réellement l'enjeux qu'il pouvait avoir dans les plans de l'aristocrate. En fait, il n'avait pas encore comprit ce que cet homme attendait de lui. Mais Charles, voyant les sourcil froncés du blond ajouta.

- Ce que je vais vous dire va certainement vous paraître étrange, mais je compte mettre en scène ma propre mort.

Suite à cette révélation, les yeux de Charles ne quittèrent plus le visage de Seldar. Il y cherchait le moindre sentiment, une quelconque mimique qui laisserait perçevoir s'il était d'accord ou non, ou s'il mentait. Tout ce qui pourrait le mettre sur une piste.

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